Voyage poétique et pittoresque sur le chemin de fer du Nord

Posted by Aldine on 21 août 2015 in |

Mais continuons vers Bailleul ;
Tout est luxuriant à l’œil ;
La vache se perd dans les herbes ;
Quels poulains, quels taureaux superbes !
Aux perches le houblon se tord,
Cette vigne amère du Nord.

On disait jadis d’Armentières
Qu’elle était moins riche que fière ;
On peut la dire maintenant
Très riche et fière à l’avenant.
Je lui rends ce tardif hommage ,
Car je l’oubliais ; quel dommage !
Elle a ses titres entre tous,
Sa toile et sa maison des fous.
Elle vient après Pérenchies,
(Dites les étymologies
De ce nom-là si vous l’osez ;
Mais à bon droit vous vous taisez.)
Steenwerck, mot qu’il faut qu’on rénove,
A le château de Nieuwenhove,
Un des vieux châteaux disparus
Que cite en latin Sanderus.
Si Steenwerck est trop dur, Strazeele
Doucement rime avec gazelle,
Et l’on aime, en pays flamand,
À trouver ce gazouillement.

Nous sommes dans les grasses terres,
Juste orgueil des propriétaires ;
On voit fumer les noirs sillons :
Des blés les épais bataillons
(Loin de tuer, ceux-là nourrissent)
Drus et sonores en jaillissent.
Des chemins qu’on ne pave pas,
Sont bordés de pierres de pas,
Où le pied exercé se joue,
Mais où le maladroit échoue
Et fait son portrait dans la boue !
Il faut aux souliers de gros clous,
À la main un bâton de houx.
Hazebrouck reparaît, on passe ;
Steenbecque bientôt le remplace,
Puis Thiennes, Aire-sur-la-Lys ,
À qui plaisaient les fleurs de lys.
On vante les saucissons d’Aire,
Mais ce n’est point là notre affaire.

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L’auteur
Homme de lettres qui fut professeur à la faculté des lettres de Paris. Décédé à Calais où il était receveur principal des douanes.


Genre: Poésie, Récit
Série: années 1860 | Thèmes: ARMENTIÈRES, BAILLEUL, CALAIS, humour, PÉRENCHIES, train, voyage

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